Rémanence ovarienne chez une chienne après ovariectomie

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Rémanence ovarienne chez une chienne après ovariectomie

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  • Une chienne Shetland dans un parc - La Prévention Médicale

Une information bénéfice/risque objective, en préalable d’une intervention chirurgicale, permet au propriétaire de prendre une décision éclairée. Elle minimise aussi (sans les supprimer complètement) les éventuels recours lors de la survenue de complications connues, inhérentes à la pathologie. 

Auteur : le Dr Michel Baussier, Docteur vétérinaire / MAJ : 09/01/2024

Cas clinique

Une chienne Shetland est stérilisée par ovariectomie à l’âge de 6 mois, avant ses premières chaleurs.

À 2 ans, cette chienne présente des écoulements vulvaires et une cystite. La rémanence ovarienne fait partie des pistes diagnostiques. 

Une échographie abdominale ne révèle rien d’anormal à cet égard. Deux mois plus tard, une laparotomie exploratrice est toutefois réalisée, qui ne révèle la présence d’aucun kyste évocateur de tissu ovarien résiduel. Un kyste utérin est constaté et, par précaution, l’hystérectomie est réalisée.

Cependant, les troubles persistent.

Une hypothyroïdie est de surcroît diagnostiquée.

À l’âge de 5 ans, une nouvelle échographie est réalisée. Elle met en évidence, cette fois, deux masses kystiques près des reins.
L’exérèse chirurgicale en est réalisée et l’examen histologique confirme la rémanence ovarienne.

Les troubles observés, rattachables à la rémanence ovarienne, ont alors régressé. Pas ceux rattachables à l’hypothyroïdie.
Le praticien a été mis en cause, sa RCP (obligation de moyens renforcée) a été engagée.

Sans affecter le pronostic vital, la rémanence ovarienne est un événement incontestablement indésirable à la suite d’une intervention qui avait pour objectif premier d’éviter les manifestations œstrales (chaleurs).

Il convient d'avoir présent à l'esprit que la rémanence ovarienne des carnivores domestiques, en particulier chez la chienne, constitue un motif de mise en cause de la responsabilité civile du praticien qui est loin d'être exceptionnel et qui semble en croissance*.

La cause la plus fréquente semble liée au geste chirurgical (exérèse incomplète, greffon ovarien), l'ovaire surnuméraire ectopique paraît exceptionnel. Les débats médicaux ne sont toutefois pas taris. Et le praticien est statistiquement mis en cause bien au-delà de la probabilité d'un geste réellement fautif de sa part, en tout état de cause difficile à apprécier a posteriori.

*Vétérinaires : les motifs de réclamations en 2022

Analyses

Consulter le tableau complet des analyses (analyse des barrières, analyse des causes, analyse détaillée selon la méthode des tempos) :

Propositions d'actions préventives

  • Peser au cas par cas la décision de stérilisation chirurgicale, dans le cadre d’une démarche médicale partenariale. 
  • Présenter préalablement à la décision opératoire les avantages et inconvénients respectifs de toutes les méthodes.
  • Ne pas taire le risque de rémanence ovarienne.
  • Stérilisation précoce.
  • Technique chirurgicale minutieuse, précise, insusceptible de léser l’ovaire au cours de sa complète exérèse et manipulation (se prémunir contre le risque d’exérèse incomplète ou celui de greffe péritonéale).
  • Assurer le suivi postopératoire à long terme et, en cas de suspicion de rémanence ovarienne, mettre en place une démarche diagnostique adaptée, complète et persévérante (anamnèse soigneuse, frottis vaginaux, dosages hormonaux, imagerie médicale…).
     
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